Nom de domaine efficace : Comment le choisir pour sa marque ?

Choisir un nom de domaine efficace demande un temps de réflexion qui peut être relativement important. Dans ce choix, vous devez prendre en compte plusieurs notions de marketing comme l’impact sur la marque, l’intérêt d’un point de vue utilisateur, l’intérêt d’un point de vue du référencement naturel SEO, la possibilité d’étendre votre marché à d’autres régions du monde, la possibilité de le transmettre un jour ou encore des aspects simplement plus techno-pratiques comme le fait de pouvoir le prendre. Parfois, il n’est pas possible de concilier l’ensemble de ces besoins. Zoom complet sur le sujet.

Le nom de domaine efficace associé à la marque

Si vous créez votre entreprise, vous lui donnez un nom. Ce peut être une marque ou votre propre patronyme par exemple. La stratégie va évidemment différer mais il est important ici, et avant toute chose, de rappeler que disposer d’un nom de domaine lié à sa personne reste dans tous les cas très fortement utile pour pouvoir créer des contenus sur ce que nous réalisons. Prenez-le s’il est disponible.

Concernant la marque, il est dommage d’utiliser des jeux de mots impliquant des notions très généralistes ou reprenant des choses existantes. Parce que l’originalité du nom facilite le référencement de celui-ci, étant donné que personne n’utilise ce nom à par vous sur Internet. C’est la grande force des marques qui se sont développées sur un nom commercial original à l’instar de Google, Snapchat ou encore Oxbow, Ikea, Lidl, etc. Ce sont des termes originaux et cela facilite une grande identification de la part des utilisateurs et des moteurs de recherche, souvent par la contraction de un ou deux termes d’ailleurs. Imaginez si votre nom de domaine, reflétant exactement votre marque, s’appelait pour un service de généalogie par exemple, « Les Histoires Extraordinaires ». Cela pourrait paraître joli au premier abord mais… Quelle difficulté ensuite d’avoir dans l’esprit des gens une identité bien à part alors même que la proposition fait référence à un recueil extrêmement célèbre d’Edgar Allan Poe ! Quelles conséquences ensuite pour exister sur Internet ! C’est donc a priori une très mauvaise idée. En tous cas, ce n’est pas efficace.

Astuce : Pour vérifier si vous n’aurez pas de difficultés par la suite en choisissant une marque, tapez-la dans un moteur de recherches comme Google et observez le nombre de résultats. Si c’est important, il est toujours temps de choisir autre chose.

Pour compléter notre sujet sur le nom commercial, vérifiez également que celui-ci n’aurait pas par hasard une connotation négative dans d’autres pays du monde. Ce serait peut-être un jour un handicap pour le développement de votre marque.

Quelle extension pour un nom de domaine efficace ?

Il existe deux grands types d’extensions aux noms de domaine : Les extensions génériques (dits gTLD  pour Generic Top Level Domain) et les extensions nationales (dits ccTLD pour Country Code Top Level Domain).

Un extension générique, ce peut être un .com, un .net, un .org, un .info, un .pro par exemple. Depuis 2013, il existe de nombreuses possibilités en la matière comme les .bzh, les .paris, .fun, etc. Elles se sont fortement développées mais il faut bien reconnaître que sur le marché des noms de domaines, malgré des prix librement fixés à l’achat, la revente est plus facile avec un .com par exemple. Moins cher si vous le découvrez libre, il prend de la valeur avec l’ancienneté. C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des noms de domaines : Plus ils sont anciens (c’est-à-dire utilisés), plus leur cote monte. En .com, nous vous mettons au défi de trouver quelque chose de moins de 5 lettres, il sont tous pris ou repris très rapidement.

Une extension nationale, c’est par exemple un .fr, un .co.uk (Royaume-Uni), un .de (pour l’Allemagne), etc. C’est un bon choix dans l’optique de développer son entreprise sur le marché-cible. Cela peut toutefois présenter des difficultés ensuite, si vous vous limitez à cette extension, pour percer sur des marchés-cibles étrangers. Vous voulez faire une version anglaise de votre site Internet ? La règle idéale est ici de prendre alors un .com.uk. Notez enfin que toutes ces extensions nationales ne sont pas accessibles par tout le monde. Vous souhaitez un .ma pour le Maroc ? Il vous faut un établissement ou au moins un contact administratif au Maroc.

Notre conseil : Dans une stratégie de marché-cible, nous vous convions à regarder d’abord les extensions nationales. Si le .com est disponible, prenez-le également.

Pour être tout à fait exhaustif, il faut souligner que si l’impact d’une extension dans le référencement est existante, elle reste très limitée. Il y a eu une effervescence à partir de 2013 sur les nouvelles extensions génériques (new GTLD), créée de manière privées par des entreprises (oui, il est possible d’acheter une extension au nom de sa marque, mais c’est très cher) mais là encore, si l’on comprend les intentions en termes de visibilité, la cession dudit nom de domaine par la suite reste plus hasardeuse. Faites un tour sur le tarif à l’achat d’extensions comme .paris avec le secret espoir d’être visible dans Google sur les expressions liées à la capitale. La faible efficacité supposée de telles extensions de noms de domaines ne justifient pas leurs pris le plus souvent.

Enfin, pour l’anecdote, le .tv a un destin plutôt tragique en raison de son intérêt évident : Il s’apparente aux ccTLD (extensions nationales) puisqu’il est attribué aux Tuvalu. Seulement, le .tv est exploité par la société Verisign (dont les Tuvalu ont des parts dans la société) en contrepartie d’une rémunération locative compensatrice. Verisign relève du droit européen mais l’on peut facilement se procurer aujourd’hui ces noms de domaines en .tv chez l’ensemble des registrars (Registraires de noms de domaines à l’instar de OVH, Gandi, BookMyName, etc.).

Exploiter un EMD pour sa marque ou son entreprise

Un EMD, cela signifie « Exact Match Domain« . Ce sont des noms de domaines jugés efficaces reprenant une requête existante dans les moteurs de recherche comme Google, Bing, Yahoo et consorts. Sur ce sujet, Google avait exprimé sont intention, via un filtre algorithmique, de pénaliser ces intentions de manipuler son moteur dès 2010. Dans la pratique, les EMD sont aujourd’hui, en 2020, toujours aussi efficaces et très prisés des référenceurs SEO. Vous constaterez qu’il est ainsi très difficile de trouver des noms de domaines disponibles sur les différents métiers, services et produits recherchés par les internautes. Ils sont très souvent pris. Faites quand même la recherche, on ne sait jamais et et c’est parfois une belle opportunité. Là encore, orientez-vous plutôt sur un .fr ou un .com dans une optique de revente possible.

Précisions : Le titre d’un site et son nom de domaine peuvent être différents. Si vous vendez des fils à couper le beurre et que votre société s’appelle « trucmuche de folie », vous pourrez être visible sur « trucmuche de folie » dans Google en exploitant l’expression dans le site et dans les balises (la meta title par exemple).

Cela dit, il faut considérer ici que, pour reprendre ce qui a été évoqué plus haut, vous ne mettez pas en avant la marque sur ce type de nom de domaine. Évidemment, si vous disposez de filacouperlebeurre.com/fr, cela simplifie la visibilité de votre site sur l’expression (en particulier sur Bing, Ecosia ou Qwant d’ailleurs, très sensibles aux EMD rapidement), vous pourrez probablement vendre plus facilement des fils à couper le beurre. En tous les cas, la stratégie SEO (toujours nécessaire en dépit de cet avantage indéniable) s’en voit assez simplifiée à bien des égards. Seulement, vous n’aurez pas l’avantage d’exploiter une marque proprement dite et cela ne se traduira pas sur d’autres aspects comme les mails que vous associerez aux DNS (Domain Name System).

Lorsque l’on prend un EMD disponible, on s’intéresse d’abord aux volumes de recherches que cela représente sur les moteurs de recherche. Si c’est très significatif (plusieurs milliers de requêtes par mois par exemple), cela peut être très intéressant.

Astuces : Vous pourriez exploiter un nom de domaine proche d’un EMD pour votre marque. Par exemple : monfilacouperlebeurre.fr. Encore qu’ici, nous ne soyons que dans le cas d’un exemple puisque le nom en lui-même paraît déjà bien long (en nombre de caractères) à exploiter. D’où notre paragraphe suivant.

Les noms de domaine expirés

Autre stratégie employée par les référenceurs SEO, les noms de domaine expirés. Ceux-ci ont déjà une histoire sur le Web et, parfois, ils bénéficient de liens existants d’autres sites en plus. Ils présentent potentiellement donc un avantage concurrentiel mais, par définition, le choix est plus limité puisque ce n’est pas une création ex-nihilo.

Tout d’abord, il faut savoir que ce qui est ancien a plus de valeur (c’est ce que nous exposions lorsque nous évoquions la possible revente de noms de domaine). Parfois même, il existe des noms de domaine qui ont permis l’élaboration, ancestrale à l’âge du Web) du PageRank de Google (la base de l’algorithme actuel). C’est probablement le cas si le nom de domaine a été créé la première fois au début du Web, vers 1996/1997 par exemple. Ces noms de domaine (que l’on peut qualifier d’exceptionnels) ont une valeur vénale très importante pour peu que le contenu qui y est ou a été exposé soit propre (on évitera les sites de streaming, de porno, etc.). Ensuite, ils est possible que des backlinks pointent encore dessus. Ces derniers peuvent être anciens également, ce qui est aussi un gage de supposée efficacité renforcé.

Si vous avez l’opportunité de reprendre un nom de domaine expiré, parce qu’il correspond à votre projet de marque par exemple (c’est assez rare mais cela arrive), il vous faudra impérativement regarder l’historique de celui-ci. Posez-vous ces questions :

  • Qu’y avait-il avant sur ce nom de domaine ? (Il existe des sites dédiés aux archives sur Internet)
  • Est-ce que le sujet du site précédent correspond au mien ?
  • Était-ce un site internet à trafic  ?
  • Y avait-il beaucoup de pages ? De qualité ?
  • Quels liens pointent dessus ? (Sont-ce de bons sites Internet ? Sont ils particulièrement puissants et thématisés ?)
  • Quelle proportion de liens pointant dessus sont en « dofollow » ? (le dofollow est par nature ce qui caractérise un lien mais il est possible d’avoir des liens a contrario nofollow, ce sont des attributs que l’on ajoute pour signaler aux différents moteurs de recherche qu’il ne faut pas les suivre ; Ils sont sans grand intérêt du point de vue SEO) ;
  • Quelle est l’extension du nom de domaine ?
  • Puis-je gagner réellement des mois de travail en le prenant ?

Pour faire ces recherches, vous aurez besoin, outre d’utiliser les sites d’archives du Web, d’outils comme Majestic SEO ou Ahrefs pour sonder les backlinks, d’outils permettant d’analyser le trafic comme SEMRush ou Yooda Insight, du Whois (facilement trouvable sur un moteur de recherche, permettant de voir l’ancienneté du domaine et notamment la date de sa création).

Pour être assez clair, utiliser un nom de domaine expiré (un expi comme les SEO aiment à l’évoquer), il faut avoir une réelle stratégie de référencement derrière. Il est assez rare de pouvoir l’exploiter dans le cadre du développement d’une marque. Notez enfin que l’exploitation de tels domaines reste aussi possible dans d’autres stratégies par le biais de redirections ou de réseaux de sites Internet mais c’est un autre sujet. Enfin, comme ils sont particulièrement recherchés, ils sont difficiles en pratique à trouver. Difficile en 2020 d’utiliser un robot comme Screaming Frog pour chercher des expirés sur des annuaires et trouver son bonheur. Il existe en revanche plusieurs plateformes qui proposent le service de revente de domaines expirés, une petite recherche sur Google vous permettra de les trouver.

Un nom de domaine court et énonçable pour la communication

Tout est dans le titre ou presque. Dans la mesure du possible, achetez un nom de domaine qui est court et qui s’énonce clairement. Il en va de votre communication publicitaire également. En effet, il doit être possible de l’exprimer clairement (y compris d’ailleurs lorsque vous y associerez des mails) pour une interview, pour la radio, pour simplement échanger avec des tiers comme les clients, les fournisseurs, etc.

Une bonne idée consiste à le décomposer en trois syllabes prononcées maximum (mais ce n’est pas une règle, juste un petit « plus »). Il s’en dégage une harmonie relativement courte. Au-delà, c’est probablement plus difficile de pouvoir énoncer plus correctement votre marque.

Dans la mesure du possible, mettez également des www. avant le domaine, c’est possible en effectuant la redirections sur votre serveur. Ce n’est pas obligatoire évidemment, mais c’est un standard qui a l’avantage de rappeler dans l’inconscient, lorsque c’est énoncé, que l’on parle d’un site Internet.

Du point de vue technique, il sera bon de limiter la taille du domaine (surtout si vous choisissez une extension générique assez longue). En pratique, cela ne peut dépasser les soixante-sept caractères et c’est déjà beaucoup. En prévision de ce que vous ferez plus tard, pensez également que vous pourrez associer des sous-domaines (un répertoire avant le début du domaine). Par exemple : intranet.monfilacouperlebeurre.fr, ça commence à devenir colossal. Si vous souhaitez investir d’autres régions du monde, vous aurez aussi des difficultés si vous visez un pays avec un multilingue en sous-domaine : en-gb.monfilacouperlebeurre.fr, c’est aussi trop long.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire & conseils généraux

Pour conclure notre sujet sur les noms de domaine efficaces, prenons une liste d’erreurs qu’il faut éviter de faire. Tout d’abord, il faut que vous soyez réellement propriétaire de votre nom de domaine. Cela signifie que si vous faites appel à une agence de communication pour la réservation par exemple, il faudra vérifier avec cette dernière que vous êtes l’heureux(se) titulaire du nom de domaine (Le Whois permet cela notamment).

Il vous est interdit de reprendre une marque existante. Par exemple, vous ne pouvez prendre le nom de domaine chaussuresadidas.fr si vous souhaitez vendre des chaussures Adidas. Les conséquences peuvent être pénales !

Il vous est également interdit de choisir un nom de domaine dans le but de squatter un concurrent. Cela s’appelle du typosquatting (ou en français typosquattage). Il s’agit ici, dans ce type de fraude, d’acheter un nom de domaine dont la graphie ou la phonétique est proche de celle d’un site très fréquenté. Si vous prenez le domaine « gogle.online », vous vous exposez à un procès très rapidement.

Évitez tant que possible les tirets entre les mots, que ce soit (-), cela n’apporte rien en terme de référencement naturel SEO (au contraire), et si vous en ajoutez plusieurs (au-delà de deux), Google pourrait considérer cela comme une tentative de manipulation du moteur.

Évitez de mettre des lettres accentuées et globalement tout signe. Le « é » ou le « è » notamment que l’on retrouve parfois ne s’affichent pas nécessairement correctement sur tous les navigateurs.

Ne choisissez jamais de sous-domaine associé à une plateforme pour communiquer, ce n’est pas un nom de domaine à proprement dit. Les plateformes de créations de sites en ligne en proposent à foison, vous ne travaillez dès lors pas pour votre marque mais pour la plateforme en question (en d’autres termes, vous êtes le produit et rien ne vous appartient réellement). Évitez donc les monsite.wixsite.com ou monsite.e-monsite.com et consorts. Ces plateformes, précisons que nous n’avons rien de particulier pour ou contre elles, sont aussi des registrars pour l’essentiel. Si, pour des raisons qui nous échappent, vous tenez à les utiliser quand même, passez à l’achat d’un nom de domaine réel dans tous les cas dès que possible. Cela dit, ayez à l’esprit que l’ip d’un nom de domaine joue aussi sur certains aspects techniques en référencement. Voulez-vous associer votre nom de domaine à une ip américaine par exemple ?

Pour le reste, nous vous avons largement évoqué l’ensemble des points qu’il faut surveiller lorsque l’on choisit un nom de domaine. Il reste que le conseils de professionnels peut aussi être très utile pour s’assurer de la qualité de son choix, d’autant que l’on ne dispose que très rarement de l’ensemble des critères de choix au moment de lancer sa marque.

X.D.

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