Qu’est-ce que la concurrence ? Définition

La concurrence est un terme que nous entendons souvent, surtout dans le contexte économique. Pourtant, sa signification exacte reste parfois floue et il est parfois difficile de bien réaliser un benchmark pour ses produits et sa marque si l’on n’a pas une vision plus globale. Dans cet article, explorons ensemble en détail la définition de la concurrence et essayons de comprendre ses implications.

La définition de la concurrence

La concurrence est un concept central en économie. Alors que sa définition de base semble simple, plusieurs auteurs et théoriciens ont apporté leurs perspectives, enrichissant ainsi notre compréhension du sujet.

La définition classique de la concurrence

Comme mentionné précédemment, la concurrence, dans le contexte économique, désigne une situation où plusieurs entreprises ou individus cherchent à attirer la même clientèle ou à obtenir une part d’un marché spécifique. Cette compétition peut se baser sur divers paramètres : qualité, prix, innovation, service après-vente, etc.

Perspectives d’auteurs sur la concurrence

Nombre d’économistes se sont penchés sur la question, citons ici :

  • Adam Smith : Dans « La Richesse des Nations » (1776), Smith introduit l’idée de la « main invisible ». Pour lui, si chaque entrepreneur agit selon son propre intérêt, une main invisible dirige cette action vers l’intérêt public. La concurrence est donc vue comme un mécanisme autorégulateur qui conduit à une allocation optimale des ressources ;
  • John Maynard Keynes : Contrairement à Smith, Keynes a accordé moins d’importance à la concurrence parfaite et a davantage mis l’accent sur l’influence des monopoles et oligopoles sur l’économie. Pour lui, en l’absence de concurrence parfaite, le marché peut ne pas être capable de s’autoréguler efficacement ;
  • Joseph Schumpeter : Dans « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » (1942), Schumpeter introduit le concept de « destruction créatrice ». Il suggère que la concurrence ne vient pas seulement des entreprises existantes sur un marché, mais aussi des nouvelles entreprises qui innovent, créant ainsi de nouveaux marchés et rendant obsolètes les produits existants ;
  • Michael Porter : Un des penseurs modernes les plus influents sur la stratégie d’entreprise, Porter a introduit le concept des « cinq forces » qui déterminent l’intensité de la concurrence dans une industrie. Ces forces incluent la menace des nouveaux entrants, le pouvoir de négociation des fournisseurs et des clients, la menace des produits de substitution et l’intensité de la rivalité intra-industrielle.
Joseph Schumpeter

Joseph Schumpeter et son idée de destruction créatrice

Les implications de ces perspectives

Comprendre les nuances des définitions de la concurrence et les perspectives des différents auteurs permet aux entreprises de mieux naviguer dans leurs environnements respectifs. Par exemple, une entreprise opérant dans un secteur avec de nombreux concurrents similaires devra adopter une stratégie différente de celle opérant dans un secteur où la concurrence provient principalement de l’innovation et de l’entrée de nouvelles entreprises.

La concurrence : Une force motrice pour l’innovation

La concurrence, dans le monde des affaires, est bien plus qu’une simple lutte pour la domination du marché. C’est un puissant catalyseur d’innovation et d’amélioration. Lorsque plusieurs entreprises rivalisent pour l’attention et la fidélité des consommateurs, elles sont constamment poussées à revoir et à améliorer leurs offres.

L’innovation est au cœur de cette dynamique et dans un marché saturé, où de nombreux produits ou services similaires sont disponibles, la seule façon de se démarquer est d’apporter quelque chose de nouveau ou de différent. Cette nouveauté peut prendre la forme d’une technologie révolutionnaire, d’une conception améliorée, d’une meilleure ergonomie ou même d’une nouvelle manière d’aborder le service client. La nécessité d’innover peut aussi conduire à des avancées majeures dans des domaines tels que la recherche et le développement, les méthodes de production ou les stratégies de marketing (une analyse concurrentielle s’impose dès lors).

En outre, la concurrence peut entraîner une réduction des prix pour le consommateur. Lorsqu’une entreprise innove et trouve des moyens de produire plus efficacement ou à moindre coût, elle peut choisir de répercuter ces économies sur les consommateurs sous forme de prix réduits. Cette dynamique incite les concurrents à suivre le mouvement, créant ainsi un environnement où les consommateurs peuvent bénéficier à la fois de produits de meilleure qualité et de prix plus compétitifs.

La qualité du service est un autre domaine où la concurrence joue un rôle important aussi. Dans un effort pour fidéliser la clientèle, les entreprises sont souvent incitées à offrir un service client exceptionnel, des garanties avantageuses ou des services après-vente de qualité.

Les types de concurrence

La structure d’un marché et le niveau de concurrence qui y règne dépendent du nombre d’acteurs présents et de la nature des produits ou services offerts. Ces structures de marché influencent considérablement les décisions des entreprises en matière de prix, de qualité, d’innovation et de stratégie globale. Approfondissons chacun de ces types de concurrence :

La concurrence parfaite

La concurrence parfaite est un concept théorique, souvent utilisé comme point de référence pour analyser les autres formes de marché. Dans ce scénario, il y a un grand nombre de vendeurs et d’acheteurs offrant des produits identiques. En ce qui concerne les implications de ce modèle, plusieurs aspects sont à considérer. Premièrement, le prix est déterminé par les forces du marché, à savoir l’offre et la demande. Ainsi, les entreprises sont « preneuses de prix », acceptant simplement le prix fixé par le marché. Deuxièmement, à long terme, ces entreprises réalisent un profit normal, ce qui signifie qu’elles couvrent tout juste leurs coûts. Enfin, en termes d’entrée et de sortie, le marché de la concurrence parfaite est très fluide.

Il est facile pour les entreprises d’entrer et de sortir du marché. Par conséquent, si des profits supérieurs à la normale sont réalisés à court terme, cela incitera d’autres entreprises à entrer sur le marché, ce qui augmentera l’offre et réduira finalement ces profits.

La concurrence monopolistique

Dans un marché de concurrence monopolistique, de nombreuses entreprises proposent des produits ou services qui, bien que similaires, présentent de légères différences. Cela conduit les entreprises à chercher des moyens de se démarquer de leurs concurrents, que ce soit par la qualité, le branding, le design ou d’autres attributs uniques à leur offre.

Cette différenciation donne également aux entreprises un certain pouvoir de fixation des prix, car elles offrent quelque chose que les autres n’offrent pas exactement de la même manière. En termes de bénéfices, la nature unique de leurs offres peut permettre à ces entreprises de réaliser des profits supérieurs à court terme. Toutefois, si ces profits restent élevés sur une période prolongée, cela peut attirer de nouveaux concurrents sur le marché, désireux de capitaliser sur ces opportunités lucratives. À long terme, l’afflux de nouveaux concurrents et la saturation du marché peuvent ramener ces profits à un niveau plus standard ou normal.

L’oligopole

Un oligopole se caractérise par un marché qui est dominé par un petit nombre de grandes entreprises. Chacune de ces entreprises a une taille et une puissance telles qu’elle exerce une influence notable sur le marché. Face à cette configuration, plusieurs implications se dégagent. Tout d’abord, il y a une interdépendance marquée entre ces entreprises dominantes : Une décision prise par l’une, que ce soit en matière de tarification, de marketing ou de publicité, aura des répercussions sur les autres et influencera à son tour leurs décisions stratégiques. De plus, l’oligopole est souvent protégé par des barrières à l’entrée élevées, que ce soit en raison des coûts élevés associés à l’implantation dans le secteur ou d’un accès restreint à certaines ressources essentielles.

Cette structure de marché peut également donner lieu à des comportements collusoires. Les entreprises peuvent, soit en secret, soit ouvertement, s’entendre sur les prix, partager des segments du marché ou adopter d’autres stratégies pour réduire la concurrence et maximiser leurs profits conjointement.

Le monopole

Un marché monopolistique se caractérise par le fait qu’il est entièrement dominé par une seule entreprise. Contrairement à d’autres formes de marché, il n’existe aucun substitut proche ou direct au produit ou service que cette entreprise fournit, lui accordant ainsi un pouvoir considérable. L’une des implications directes de cette position est la capacité de l’entreprise à dicter les prix. Sans concurrents pour la contester, l’entreprise monopolistique peut choisir de limiter sa production et de fixer des prix plus élevés que ce qu’ils pourraient être dans un environnement plus compétitif.

Ce pouvoir sur le marché peut également se traduire par des profits élevés sur le long terme, étant donné que le monopole est en mesure de maximiser ses marges sans craindre l’entrée de concurrents. Cependant, il convient de noter que ces marchés monopolistiques ne sont pas toujours le résultat de pratiques commerciales déloyales. Dans certains cas, de fortes barrières à l’entrée, qu’elles soient dues à des avantages naturels, technologiques ou même légaux, peuvent naturellement protéger l’entreprise dominante et empêcher d’autres acteurs d’entrer sur le marché.

les situations de monopoles sont particulières

Les situations de monopoles sont particulières

Les effets de la concurrence sur l’économie

La concurrence, ainsi que vous le supposez bien, est un élément essentiel de la dynamique économique et comme toute force influente, elle a ses avantages et ses inconvénients, chacun ayant des implications profondes pour les entreprises, les consommateurs et l’économie dans son ensemble.

Les avantages de la concurrence sur l’économie

La concurrence, dans son essence, pousse les entreprises à se surpasser. Elle encourage l’innovation, car dans un marché compétitif, les entreprises qui stagnent sont rapidement laissées pour compte. Pour rester pertinentes, elles doivent constamment chercher des moyens de se démarquer, que ce soit par l’introduction de nouveaux produits, par l’amélioration de ceux existants ou par l’adoption de nouvelles technologies.

Ensuite, un marché concurrentiel est souvent synonyme de baisse des prix. Lorsque plusieurs entreprises se disputent le même groupe de consommateurs, l’une des manières les plus efficaces de gagner leur faveur est d’offrir un meilleur rapport qualité-prix. Cela profite directement aux consommateurs, qui bénéficient de produits et services de qualité à des prix réduits.

La concurrence conduit également à une meilleure qualité de service. Dans l’effort de se distinguer, les entreprises mettent l’accent sur la satisfaction du client, offrant souvent des services après-vente améliorés, des garanties plus longues ou des retours plus faciles.

Enfin, dans une économie concurrentielle, il y a généralement une utilisation plus efficace des ressources. Les entreprises sont poussées à optimiser leur production, à réduire les déchets et à adopter des pratiques plus durables pour réduire les coûts.

Les inconvénients de la concurrence sur l’économie

Cependant, la concurrence n’est pas sans ses inconvénients. Lorsqu’elle est trop intense ou déloyale, elle peut mener à la faillite d’entreprises, avec les perturbations économiques et les pertes d’emplois qui en résultent. Les faillites peuvent avoir des effets en cascade sur les fournisseurs, les créanciers et la communauté en général.

De plus, dans un environnement extrêmement compétitif, les entreprises peuvent hésiter à investir lourdement dans la recherche et le développement. Elles peuvent craindre que leurs innovations soient rapidement copiées par des concurrents, réduisant ainsi l’avantage compétitif qu’elles auraient pu obtenir.

La régulation de la concurrence pour conclure

Penchons-nous en guise de conclusion sur les aspects de régulation. La concurrence, bien que généralement bénéfique pour l’économie, doit être encadrée afin de maintenir un terrain de jeu équitable et d’éviter les excès ou les dérives qui pourraient être préjudiciables aux consommateurs, aux entreprises et à l’économie dans son ensemble. C’est dans cette optique que de nombreux pays ont instauré des régulations pour assurer une concurrence saine :

  • L’objectif de la régulation : L’objectif principal de la régulation de la concurrence est de prévenir et de remédier aux comportements et aux structures de marché qui entravent la concurrence. Cela comprend la prévention des pratiques anticoncurrentielles, la garantie d’une concurrence équitable et la promotion d’un environnement économique ouvert et compétitif ;
  • Les comportements anticoncurrentiels : Parmi les comportements que les régulateurs cherchent à prévenir, on trouve les ententes, qui sont des accords secrets entre entreprises concurrentes visant à fixer les prix, à partager les marchés ou à limiter la production. Ces accords sont généralement illégaux car ils faussent la concurrence et nuisent aux consommateurs en les privant des avantages d’un marché véritablement compétitif, tels que des prix plus bas ou une meilleure qualité ;
  • Un autre comportement anticoncurrentiel est l’abus de position dominante. Une entreprise en position dominante sur un marché peut abuser de cette position pour éliminer la concurrence ou empêcher d’autres entreprises d’entrer sur le marché. Cela peut se manifester par des pratiques telles que la vente à perte ciblée, les remises conditionnelles ou le refus de fournir un produit ou un service essentiel ;
  • Les instruments de régulation : Pour faire respecter ces régulations, la plupart des pays ont mis en place des autorités de la concurrence dotées de pouvoirs d’enquête, de sanction et de régulation. Ces autorités surveillent les marchés, enquêtent sur les plaintes et les soupçons de comportements anticoncurrentiels, et peuvent infliger des amendes ou imposer des remèdes pour rétablir la concurrence.

Ici, les lois changent peut et sont le plus souvent codifiées en France. Toutefois, ici et là, des aménagements émergent pour certains acteurs de secteurs économiques plutôt tendus. On observe par exemple souvent des mesures prises contre les abus de positions dominantes des GAFA dans le secteur numérique notamment.

R.C.

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