Reprendre une pharmacie : Guide pour le rachat d’une officine

Que ce soit pour la reprise ou la création d’une officine, il existe dans ce sujet de nombreux points d’études préalables. Pour commencer, la réglementation en la matière est très importante, le coût d’achat d’une pharmacie également. Le point le plus intéressant dans ce type de projet reste la très grande stabilité du marché, notamment en raison du fait que les besoins médicaux sont croissants, permettant aux acquéreurs notamment d’espérer une pérennité le plus souvent longue de leur affaire. Afin de vous aider dans vos démarches et de prendre les bonnes décisions pour une reprise de pharmacie, faisons un petit tour des éléments à prendre en compte, une check-list en quelque sorte.

Disposer des conditions nécessaires au rachat

Pour reprendre une pharmacie, il est nécessaire de disposer à titre personnel d’un diplôme d’État de docteur en pharmacie. Cela dit, au-delà d’une expérience significative personnelle toujours utile pour mener un projet personnel dans l’entrepreneuriat, il est également imposé pour reprendre une pharmacie de disposer d’une expérience professionnelle de six mois minimum. A ce titre d’ailleurs, l’Agence Régionale de Santé (ARS) délivre le cas échéant une licence sur la base de la procédure suivante :

  • Dans un premier temps, le repreneur doit faire une demande d’avis préalable auprès de l’ARS qui envoie pour avis ensuite au préfet, à l’ordre national des pharmaciens et au syndicats des pharmaciens. Comme pour l’essentiel des consultations administratives, ces différents tiers ont un délai de deux mois pour répondre. A défaut, la demande du repreneur est  réputée favorable.
  • Dans un second temps, l’Agence Régionale de Santé en charge de l’instruction du dossier doit rendre sa décision dans un délai de quatre mois à compter de l’enregistrement de la demande. Cette fois-ci, si l’ARS ne répond pas, la demande est réputée rejetée.
  • Dans un troisième temps, le repreneur de pharmacie doit, pour exploiter son officine, faire une déclaration auprès du Conseil Régional de l’Ordre des pharmaciens.

Sur le plan légal toujours, un pharmacien, en tant que détenteur d’un monopole de délivrance des médicaments, doit être propriétaire de l’officine dans laquelle il exerce si c’est en nom propre qu’est reprise l’affaire. De même, un pharmacien ne peut être que le propriétaire ou co-propriétaire que d’une seule pharmacie. Enfin, il n’a pas la possibilité d’exercer une autre activité que celle de pharmacien.

Comment trouver une pharmacie à reprendre ?

Il existe de nombreuses solutions pour reprendre une pharmacie, et notamment pour la trouver. Outre quelques annonces proposées à droite et à gauche sur Internet, il existe des cabinets spécialisés dans l’achat et la revente d’officines comme le Cabinet Plumecocq. Ces professionnels ont l’avantage de proposer un accompagnement entre le cédant et le repreneur pour que la vente se passe dans les meilleures conditions possible pour l’ensemble des parties. Autre avantage, en tant que repreneur, vous bénéficiez de conseils au travers de la mise en place de business plan et de l’aide au montage de dossier. Le plan de financement à présenter reprend les parties chiffrées tirées des bilans de l’activité mais aussi une étude de marché. La zone de chalandise est ainsi très importante dans le secteur pharmaceutique, l’ARS se réservant le droit de limiter aussi certaines implantations, notamment sur la distance minimale avec les autres ; ici le nombre d’habitants est un critère à prendre en compte (2500 pour une première implantation et 7000 pour une seconde).

L’exploitation d’une pharmacie : Le prévisionnel

Le coût d’achat d’une pharmacie peut être très important. L’étude des chiffres fournis et la lecture du bilan sont donc essentiels à la réalisation de votre projet de rachat. Cela dit, reprendre signifie souvent devoir aussi ré-investir dans le rafraîchissement du bien. On peut donc citez quelques lignes de crédits à financer comme le droit au bail, quelques aménagements y compris de la façade, le mobilier si il est vétuste, les logiciels et matériels informatiques.

On notera aussi qu’il faut avoir un œil avisé sur les stocks qui sont à intégrer à l’actif du bilan prévisionnel, les cotisations diverses comme celle de l’ordre des pharmacies, le personnel. Avoir une réflexion sur l’ensemble des charges et postes que l’on retrouve sur le compte de résultat permettra d’envisager également de travailler à la suppression de coûts pour augmenter la rentabilité. Les frais généraux et la sous-traitance sont à étudier particulièrement sur ce point.

Financer le rachat d’une officine

Outre les compétences nécessaires pour le rachat, le financement bancaire est de loin très envisageable puisque des biens peuvent coûter parfis quelques millions d’euros. Dans ce cas, tournez-vous vers votre banque et essayez de négocier non seulement les taux d’intérêts mais aussi l’assurance emprunteur, levier de marges à l’heure où les taux d’intérêts sont bas. Un passage auprès des organismes prêteurs à taux zéro et des aides régionales peuvent également être envisagées en contactant les professionnels de la reprise d’entreprise.

Reprendre sans apport paraît le plus souvent complexe, mais financer au tiers si vous avez les capacités et l’expérience permet d’assurer le plus souvent la levée des fonds nécessaires. Il s’agit toutefois de montrer que vous avez une capacité de remboursement d’emprunt idoine.

Quel statut pour un pharmacien ?

En la matière, c’est très classique (tout est à peu près possible, c’est une question de stratégie), il est possible d’être en entreprise individuelle mais le choix vers la société est le plus courant. L’EIRL a minima mais surtout l’EURL, la SAS ou la SASU sont parfaitement envisageables. Puisqu’il s’agit d’une profession libérale, le statut de la société libérale.

Toutefois, ce qui est important à retenir ici, c’est qu’il n’est pas possible, sauf conditions particulières, pour un non-diplômé de doctorat en pharmacie d’avoir une participation. Ils sont dans ce cas non exerçants mais en aucun cas relevant des autres activités de santé. Les conditions sont donc très contraignantes et s’étudier au cas par cas avec un professionnel de l’accompagnement à la reprise.

C.S

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