Les entrepreneurs et globalement l’ensemble des entreprises évoquent la comptabilité sans pour autant en dessiner les contours. Il s’agit donc ici de définir ce que représente cet ensemble de pratiques, son rôle et ses objectifs pour avoir une idée précise de la discipline.
Une définition de la comptabilité
Lorsque l’on évoque la comptabilité, il faut considérer que c’est avant tout une discipline normalisée qui fait écho à la réglementation qui régit l’ensemble des acteurs économiques que dont les commerçants, les agriculteurs, les professions libérales, les sociétés (SARL, EURL, SA, SAS, SNC, etc.), les associations, les syndicats, les fondations ou encore les comités d’entreprise. Elle permet de donner un état de la situation financière d’une entreprise car, par définition, la comptabilité s’intéresse aux flux. Outil d’aide à la décision qui ne se cantonne pas au classement et au traitement comptable, la comptabilité est une notion majeure que l’ensemble des personnes morales a l’obligation de tenue réglementaire. Cela étant, les méthodes divergent selon la nature de l’activité et le type d’organisation, ce qui nécessite d’avoir des connaissances sectorielles pour être comptable, le tout en respectant les principes comptables.
Quels tiers sont concernés par la comptabilité ?
Si l’on se penche sur les comptes d’une entreprise, on s’aperçoit rapidement que ces derniers consacrent une large part aux tiers. Parmi ces derniers, beaucoup d’entre eux sont concernés par la comptabilité de l’entreprise ou de l’organisation. On peut ainsi citer en premier lieu l’administration fiscale puisque cette dernière prélève l’impôt sur les sociétés, la TVA, la taxe sur les salaires ou encore la taxe sur les véhicules de sociétés. Les impôts ont donc besoin des chiffres précisés dans la comptabilité pour déterminer la fiscalité à fixer.
Autres tiers particulièrement intéressés par les comptes d’une organisation donnée, les organismes sociaux. Citons ici l’Urssaf mais aussi le Pôle Emploi, les caisses de retraite et les mutuelles complémentaires.
Une comptabilité tenue à jour permettra également de se tourner plus facilement vers les financeurs comme les banques et organismes financiers qui accordent des prêts d’entreprise, les investisseurs, les apporteurs de capitaux et actionnaires.
Au sein même de l’entreprise, les salariés et les organismes qui les représentent comme le comité d’entreprise ou les représentants du personnel sont intéressés par les chiffres de la comptabilité.
Des représentants de la justice peuvent aussi êtres concernés par la comptabilité. Citons le classique tribunal de commerce et son greffe où sont déposés les comptes annuels, les avocats, les huissiers, le conseil des prud’hommes.
Sur le plan économique et commercial, les autres entreprises, même si elles n’ont pas d’accès direct au chiffres, sont concernés. Un client peut vouloir s’assurer de la bonne santé économique et financière d’un fournisseur, un fournisseur voudra vérifier la solvabilité de son client, les concurrents seront bien inspirés d’étudier les méthodes pratiquées par les autres, intégrant par exemple des données chiffrées dans un benchmark.
Enfin, il faut préciser que le personnel de l’entreprise en charge de la stratégie, et notamment sur les investissements, est particulièrement concerné par la comptabilité, au même titre que le chef d’entreprise ou le directoire d’une organisation donnée.
L’exercice comptable comme base
Pour mettre en place une comptabilité d’entreprise par exemple, et surtout pour déterminer le résultat de cette dernière, on parle d’exercice comptable. C’est une notion propre au métier qui représente la période de traitement comptable dont le terme normal est la préparation du bilan. Si l’année civile court du 1er janvier au « 1 décembre, la clôture des comptes pour une organisation donnée ne se fait pas nécessairement sur cette période, bien que ce soit très souvent le cas. ainsi, il est possible d’avoir des périodes d’un an à partir de n’importe quelle date du calendrier. Cette période d’exercice comptable est déterminée au moment de la création d’une société, et fixée dans les statuts. L’exercice comptable se déroule toujours sur une année pleine à deux exceptions près :
- A la création de l’entreprise, qui n’est pas forcément le premier janvier, les dirigeants ont le choix de faire courir le premier exercice de la date de création jusqu’à la date choisie pour les comptes annuels ou d’opter pour une période supérieure à douze mois, par exemple du 1er mars (date de création) au 31 décembre de l’année suivante. Le tout est de ne pas dépasser vingt-quatre mois et ne pas être en-dessous d’un mois d’exercice.
- En cas de dissolution d’une société, le jour où l’entreprise arrête définitivement son activité est aussi le terme de l’exercice comptable en cours.
La comptabilité est l’outil principal en gestion
C’est en s’appuyant sur la comptabilité, et donc des éléments passés de l’entreprise, qu’il est possible de faire de la gestion et surtout de la gestion prévisionnelle. Il existe même un terme consacré qui est la « comptabilité de gestion ». En étudiant de près les comptes d’une organisation, il est possible d’extraire des données que l’on va ensuite traiter en comptabilité analytique. Par ce biais, il est ainsi possible de faire des prévisions, des prévisionnels d’activité et de déterminer un ensemble d’indicateurs utiles en gestion. On s’appuie donc directement sur le traitement comptable et au classement initial pour échafauder ici des stratégies, analyser des coûts, etc.
La comptabilité et l’analyse financière
Comme nous l’avons exprimé plus haut, la comptabilité s’intéresse prioritairement aux flux. Ici, les flux de trésorerie sont comptabilisés dans les éléments comptables et ressortent sur les documents de synthèse, ce que l’on appelle improprement les bilans annuels (Il vaut mieux parler de comptes annuels pour regrouper l’ensemble des documents de synthèse). En effet, lors de l’édition du document de synthèse créés à l’issue de l’exercice comptable, si la détermination du résultat est faite sur la base du chiffre d’affaires et du compte de résultat, le bilan (actif/passif) l’est sur la base des de flux représentés comme des immobilisations, des créances, des apports et des dettes. C’est un document qui permet de faire des analyses financières sur la santé et la solvabilité de l’entreprise, sa capacité d’auto-financement (dans l’optique de nouveaux projets par exemple), son BFR, etc.
X.D