Qu’est-ce qu’un BFR négatif ? Définition et pourquoi c’est possible

Dans les cycles de fonctionnement de l’entreprise, la trésorerie joue un grand rôle. A ce titre, les contrôleurs de gestion et chefs d’entreprises analysent en détail certains indicateurs de manière mensuelle, trimestrielle ou annuelle. C’est le cas du BFR (Besoin en fonds de roulement) que nous avons par ailleurs déjà étudié à plusieurs reprise sur notre blog. Or, en pratique, ce même indicateur qu’est le BFR peut être soit positif, soit négatif. Ce second point est beaucoup plus rarement constaté mais il peut exister et s’expliquer en raison d’une politique commerciale particulière, ce que nous voyons dans ce sujet.

En quoi consiste un BFR négatif ?

Il s’agit d’un excédent de ressources généré par l’activité de l’entreprise. Traditionnellement, une entreprise commerciale stocke des marchandises et se crée ainsi un besoin qu’elle finance par sa trésorerie. De même, elle doit faire face au règlement des factures de ses fournisseurs et n’a pas forcément la possibilité de dégager des délais pour le paiement. Parfois, enfin, l’entreprise n’est pas payée immédiatement par ses clients (c’est en particulier le cas pour bon nombre de sociétés travaillant avec les professionnels plutôt qu’avec les particuliers). Ces différents délais d’encaissements et de décaissements associés créent un montant nécessaire au financement correct de l’activité en dehors de toute réflexion liée à la rentabilité ; Ce montant est tout simplement le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) et se calcule assez facilement pour constater que la somme totale est positive. Par ailleurs, si l’on ne peut plus faire de réassort ou si les clients ne paient pas tout de suite, il est bien entendu plus difficile de payer ses fournisseurs.

Dans certaines activités, le délai fournisseur est important et les clients paient immédiatement les marchandises achetées ; C’est le cas des pratiques commerciales de la grande distribution. Cette dernière voit donc un afflux de trésorerie continu de la part des consommateurs alors même que les fournisseurs sont payés généralement à 90 jours. La conséquence est donc d’augmenter la trésorerie artificiellement et indépendamment du calcul des marges sur les produits. Nous sommes dans une situation typique de création d’un BFR négatif. Il s’agit évidemment d’une situation enviable qui n’est pas toujours facile de mettre en place, on parle de BFR atypique.

Quels sont les leviers et comment avoir un BFR négatif ?

Pour pouvoir tendre vers un BFR négatif ou au moins réduire la positivité de son Besoin en Fonds de Roulement, une entreprise a plusieurs leviers possibles. Un contrôleur de gestion ou un professionnel de l’analyse comptable dans son audit de trésorerie, doit s’intéresser particulièrement :

  • Au délai moyen de paiement des fournisseurs (comprenant les dettes fournisseurs et sociales notamment ainsi que leur montant) ;
  • Au volume de stock nécessaire à l’activité (en essayant de le réduire sans pour autant entacher la performance commerciale) ;
  • Aux délais et moyens de paiement des clients.

Ainsi, si le délai de paiement des clients est raccourci, il est possible d’augmenter la trésorerie significativement. De même, lorsque cela est possible, une augmentation des délais de paiements fournisseurs favorise largement la diminution du BFR jusqu’à le rendre négatif. Il convient donc de travailler prioritairement les canaux de distribution pour raccourcir les délais entre l’achat et la vente de chacun des produits tout en repoussant les dans le même temps les délais de décaissements.

X.D.

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