Comment se comptabilise la cession d’un véhicule ? Exemples

Dans le cadre de la gestion d’une entreprise, la cession d’un véhicule peut être une nécessité pour diverses raisons : le renouvellement de la flotte, l’obsolescence du véhicule, ou simplement le besoin de liquidités. Ce processus doit être correctement comptabilisé pour refléter de manière précise et transparente la situation financière de l’entreprise. Alors, comment se comptabilise exactement la cession d’un véhicule ? Découvrons-le ensemble.

La cession d’un véhicule : Principe et calcul

Au moment de procéder à la cession d’un véhicule au sein d’une entreprise, il est nécessaire d’appréhender une série d’aspects financiers et comptables pour garantir un enregistrement précis de cette opération :

  • L’un de ces éléments est la valeur résiduelle du véhicule, qui se définit comme la valeur d’achat originale du véhicule déduite des amortissements qui ont été cumulés au fil des années. Il s’agit, en quelque sorte, de la « valeur actuelle » du véhicule sur les livres comptables de l’entreprise après avoir pris en compte son usure et sa dépréciation dans le temps ;
  • Le deuxième facteur à prendre en compte est le prix de cession. C’est le montant pour lequel l’entreprise a réussi à vendre le véhicule. Ce prix peut être influencé par plusieurs facteurs tels que l’âge du véhicule, son état, son kilométrage, et le marché de l’occasion ;
  • La troisième notion importante est la valeur nette comptable (VNC). Celle-ci est obtenue en comparant la valeur résiduelle du véhicule avec le prix de cession. C’est un indicateur qui aide à comprendre si l’entreprise a réalisé un profit ou une perte lors de la vente du véhicule.

En effet, lors de la vente d’un véhicule, si le prix de cession s’avère supérieur à la VNC, cela signifie que l’entreprise a vendu le véhicule plus cher que sa valeur comptable. Dans ce cas, l’entreprise réalise une plus-value, qui est un gain financier résultant de la cession. Inversement, si le prix de cession est inférieur à la VNC, l’entreprise a vendu le véhicule pour un montant inférieur à sa valeur comptable, ce qui entraîne une moins-value. C’est une perte financière qui doit être enregistrée correctement dans les livres comptables.

Les écritures comptables

Voici un exemple de comment l’opération de cession peut être enregistrée dans les comptes de l’entreprise.

La sortie de l’actif

Pour retirer le véhicule de l’actif de l’entreprise, une écriture comptable est effectuée pour annuler la valeur résiduelle de l’immobilisation (le véhicule) et l’amortissement correspondant.

CompteLibelléDébit (€)Crédit (€)
2805Amortissements des matériels de transportMontant d'amortissement cumulé
2185Matériels de transportValeur d'origine du véhicule

L’enregistrement de la cession

Ensuite, le prix de cession est enregistré :

CompteLibelléDébit (€)Crédit (€)
512BanquePrix de cession
775Produits des cessions d'immobilisationsPrix de cession

L’enregistrement de la plus-value ou de la moins-value

Enfin, selon que le prix de cession est supérieur ou inférieur à la VNC, une plus-value ou une moins-value est enregistrée :

Pour une plus-value réalisée :

CompteLibelléDébit (€)Crédit (€)
797Produits exceptionnels sur opérations de gestionMontant de la plus-value

Pour une moins-value réalisée :

CompteLibelléDébit (€)Crédit (€)
6875Valeurs comptables des éléments d'actif cédésMontant de la moins-value

Encore une fois, les montants réels dépendront de la différence entre le prix de cession et la valeur nette comptable du véhicule, qui varie en fonction de chaque situation spécifique.

Un exemple concret avec la prise en compte de la TVA

Supposons que vous ayez une entreprise qui vend un véhicule d’entreprise qui a été acheté initialement pour 30 000€ (TVA non récupérable). Après trois ans, le véhicule a été amorti de 15 000€. Vous décidez alors de le vendre pour 18 000€, toutes taxes comprises (TVA à 20%).

La sortie constatée de l’actif

L’entreprise doit d’abord sortir le véhicule de son actif. La valeur d’origine du véhicule était de 30 000 euros et il a été amorti de 15 000 € :

CompteLibelléDébit (€)Crédit (€)
2805Amortissements des matériels de transport15000
2185Matériels de transport30000

L’enregistrement de la cession

Ensuite, la cession est enregistrée. Le prix de cession est de 18 000 €, y compris la TVA. La TVA sur la cession est de 18 000 * 20/120 = 3 000 € :

CompteLibelléDébit (€)Crédit (€)
512Banque18,000
4457TVA sur autres biens et services3,000
775Produits des cessions d'immobilisations15,000

Enregistrement de la plus-value ou de la moins-value

Dans ce cas, la valeur résiduelle du véhicule est de 15 000 € (30 000 € – 15 000 €) et le prix de cession hors TVA est de 15 000 € (18 000 € – 3 000 euros). Donc, il n’y a pas de plus-value ni de moins-value. Pensez à bien demander toutes les explications nécessaires à votre expert-comptable.

Petit rappel sur les règles de la TVA en matière de véhicule

Dans le cadre du droit fiscal, la Taxe sur la Valeur Ajoutée sur les voitures de tourisme n’est généralement pas récupérable. Autrement dit, lorsqu’une entreprise achète un véhicule particulier, la TVA payée lors de cet achat ne peut pas être déduite de la TVA due sur les ventes de l’entreprise. En conséquence, le coût d’achat du véhicule pour l’entreprise correspond au prix TTC (Toutes Taxes Comprises) du véhicule.

Prenons un nouvel exemple pour illustrer cela et supposons qu’une entreprise décide d’acheter un véhicule de tourisme, qu’il fonctionne à l’essence ou au gazole, pour un montant de 10 000 € TTC. Dans ce montant, une TVA à 20% est incluse, ce qui signifie que l’entreprise a payé 1 666,67 € de TVA (c’est-à-dire 10 000 € / 1.2 * 0.2).

En principe, cette TVA de 1 666,67 € n’est pas récupérable. Autrement dit, l’entreprise ne peut pas déduire cette TVA de la TVA qu’elle collecte sur ses propres ventes. Cela signifie que le coût réel du véhicule pour l’entreprise est de 10 000 €, même si le prix hors taxes du véhicule est en réalité de 8 333,33 € (10 000 € – 1 666,67 €).

Il est important de noter que certaines exceptions peuvent permettre la récupération de la TVA sur les voitures de tourisme dans certains cas spécifiques, notamment lorsque le véhicule est utilisé exclusivement à des fins professionnelles. Cependant, ces exceptions sont strictement encadrées et doivent être soigneusement vérifiées par l’entreprise.

R.C.

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