Comment démarrer une activité de paysagiste ? Petit guide

L’entrepreneuriat dans le domaine du paysagisme représente une opportunité unique de combiner passion pour la nature et compétences en design. Cette activité, qui s’étend au-delà de la simple jardinage, requiert une compréhension profonde de l’écologie, de l’art du paysage, et des besoins spécifiques des clients. En tant que paysagiste, vous créez plus que de simples jardins ; vous concevez des espaces qui améliorent l’environnement, embellissent les communautés et apportent de la joie dans la vie des gens.

Cependant, démarrer une entreprise de paysagisme ne se limite pas à posséder une connaissance des plantes et un talent pour la conception. Cela implique une série de démarches stratégiques, depuis la formation et la qualification jusqu’à la gestion d’entreprise, en passant par le marketing et le service client : Chaque étape est essentielle pour bâtir une entreprise prospère et durable. Dans ce petit guide, explorons ensemble en détail les différentes facettes de la création et de la gestion d’une entreprise de paysagisme afin de peut être devenir une référence ainsi que ce paysagiste à Arras.

Comprendre le métier de paysagiste et devenir chef d’entreprise

Acquérir les connaissances nécessaires pour devenir un chef d’entreprise dans le domaine du paysagisme est une démarche exigeante mais enrichissante. En tant que chef d’entreprise en paysagisme, vous devez non seulement posséder une expertise technique approfondie en matière de conception et d’entretien des espaces verts, mais aussi maîtriser des compétences clés en entrepreneuriat. Cela inclut la capacité à élaborer et à mettre en œuvre une stratégie commerciale efficace, essentielle pour développer votre chiffre d’affaires. La gestion financière, le marketing, la relation client, et la gestion d’équipe sont également des aspects cruciaux. Il est conseillé de se rapprocher de votre chambre de commerce et d’industrie pour obtenir des conseils, des formations et un réseau de soutien. Ainsi, vous serez mieux préparé pour relever les défis et saisir les opportunités dans ce secteur dynamique et créatif.

La formation et les qualifications du paysagiste

Pour devenir paysagiste, bien que théoriquement aucun diplôme spécifique ne soit obligatoire pour créer une entreprise dans le domaine du paysage, une formation appropriée et une expérience significative sont fortement recommandées pour assurer le succès et la pérennité de l’entreprise. Voici un aperçu des diplômes pertinents dans le secteur du paysage :

  • CAPA Jardinier paysagiste : Un diplôme de niveau V obtenu en deux ans après la 3ème, centré sur les compétences fondamentales en jardinage et aménagement paysager ;
  • BEPA Aménagements paysagers : Également de niveau V, ce diplôme se fait en deux ans par apprentissage après la 3ème, offrant une formation pratique intensive ;
  • Baccalauréat ou brevet professionnel Aménagements paysagers : Un diplôme de niveau IV acquis en trois ans après la 3ème, incluant 16 semaines de stage obligatoire pour une expérience sur le terrain ;
  • BTSA Aménagements paysagers : De niveau III, ce diplôme se prépare en deux ans après le baccalauréat et offre une formation plus approfondie et technique ;
  • Licences professionnelles : Accessibles après l’obtention du BTSA, ces formations de niveau II durent un an et spécialisent davantage les connaissances dans des domaines précis du paysage ;
  • Certificats de spécialisation (CS) : Ces certifications de niveau IV, obtenues en un an après la 3ème, offrent des compétences spécialisées comme la construction paysagère ou l’entretien de terrains de sport ;
  • Certificats de qualification professionnelle (CQP) : Ils qualifient pour des rôles spécifiques comme ouvrier qualifié en constructions d’ouvrages paysagers ou en maîtrise paysagère du végétal ;
  • Diplômes d’ingénieurs : Proposés par des institutions telles qu’Agrocampus Ouest et l’Isa de Lille, ces diplômes de niveau I, accessibles après un BTSA ou une classe préparatoire scientifique, durent trois ans et offrent une formation de haut niveau.

Cette liste n’est pas exhaustive et nous vous conseillons de prendre contact avec les organismes de formation pour connaître les différentes spécificités diplômantes.

Quelle stratégie marketing et quelle communication pour un paysagiste ?

Pour une entreprise de paysagiste cherchant à se démarquer dans un marché concurrentiel, une stratégie de communication et de marketing bien pensée est indispensable. Un site web efficace et optimisé pour les moteurs de recherche (SEO) est la clé pour attirer plus de visiteurs. Il doit être une vitrine attrayante de vos travaux, incluant un portfolio, des témoignages, et des informations détaillées sur vos services. L’optimisation SEO, par l’utilisation de mots-clés pertinents et la création de contenu de qualité, améliorera significativement votre visibilité en ligne. Parallèlement, une présence active sur les réseaux sociaux, en particulier sur des plateformes visuelles comme Instagram ou Pinterest, permet de partager des images captivantes de vos projets et d’interagir avec votre audience. Publier régulièrement du contenu engageant, comme des astuces de jardinage ou des études de cas, favorisera l’interaction avec la communauté et renforcera votre image de marque.

L’interaction avec la communauté est également nécessaire pour construire une réputation solide et les jeux concours sur les réseaux sociaux, tels que des concours de photos de jardins avec des récompenses attrayantes, peuvent augmenter l’engagement et la visibilité. Par ailleurs, l’utilisation des communiqués de presse pour annoncer des nouveautés ou des projets importants et cibler des blogs et des médias spécialisés peut accroître considérablement la notoriété de votre entreprise.

Enfin, le marketing local et les partenariats avec des entreprises locales, comme les magasins de bricolage ou les pépinières, peuvent étendre votre portée. Participer à des événements locaux ou sponsoriser des activités communautaires peut également améliorer la visibilité locale. En outre, la création d’un blog pour partager des conseils, des tendances, et des études de cas est une stratégie efficace pour améliorer votre référencement, tout en établissant votre crédibilité et expertise dans le domaine du paysagisme. Ces stratégies combinées permettent de construire une présence en ligne forte et de développer des relations durables avec la clientèle.

communication du paysagiste

La communication du paysagiste

Le financement d’une entreprise de paysagiste

Le financement de la création d’une entreprise de paysagiste nécessite une planification approfondie et une connaissance des différentes options de financement disponibles. Voici un aperçu des étapes et des éléments clés à considérer :

Il est nécessaire de commencer par rédiger un business plan détaillé. Ce plan utile pour les financeurs doit inclure une analyse du marché, une stratégie de marketing claire, des prévisions financières couvrant les coûts initiaux et les revenus attendus, et un plan opérationnel détaillant les processus de travail, les besoins en équipement et en personnel.

Pour l’acquisition du matériel, plusieurs options s’offrent aux entrepreneurs dans le paysagisme :

  • L’autofinancement pour les petits achats ;
  • Les emprunts professionnels auprès des banques pour les achats plus conséquents ;
  • Le crédit-bail mobilier, permettant de louer le matériel avec une option d’achat à la fin du contrat ;
  • La location de matériel, offrant une solution flexible sans engagement à long terme ;
  • La cession-bail pour convertir le matériel existant en liquidités tout en continuant à l’utiliser.

Les entrepreneurs peuvent également rechercher des aides gouvernementales, des prêts d’honneur sans intérêt ou des incitations locales généralement proposées par des structures comme les PFIL (Plateformes d’Initiatives Locales). Par ailleurs, il est important de maintenir un suivi rigoureux des finances pour éviter les déséquilibres financiers. Cela comprend la gestion des coûts, la négociation avec les fournisseurs et le contrôle des dépenses opérationnelles.

Il est conseillé de s’entourer d’experts-comptables et de conseillers financiers pour obtenir des conseils sur la gestion financière et les options de financement. Les chambres de commerce et d’industrie ou les BGE peuvent également offrir des formations, ateliers, et réseaux de soutien.

Avoir un fonds de roulement suffisant pour couvrir les dépenses imprévues et souscrire à des assurances adaptées pour protéger l’entreprise contre les risques potentiels est essentiel.

Le choix de l’équipement et des fournitures

Le choix de l’équipement et des fournitures est une étape essentielle dans la création d’une entreprise de paysagisme, car il a un impact direct sur la qualité des services offerts et l’efficacité opérationnelle. Le type d’équipement nécessaire varie selon les services spécifiques que vous envisagez d’offrir. Voici un aperçu des différents types d’équipement et de leurs usages sachant qu’il faudra demander préalablement des devis pour se les faire financer :

Les outils de base

  • Pelles : Essentielles pour creuser, planter et déplacer la terre ;
  • Râteaux : Utilisés pour aplanir le sol, rassembler les feuilles ou les débris, et préparer le terrain pour la plantation ;
  • Taille-haies : Indispensables pour maintenir les haies et les arbustes en bon état, contribuant à l’esthétique générale du paysage ;
  • Sécateurs et Cisailles : Nécessaires pour la taille précise des plantes et l’entretien des jardins.

Un équipement spécialisé

  • Tondeuses : Cruciales pour la tonte des pelouses, elles varient en taille et en capacité selon l’étendue de la zone à entretenir ;
  • Tracteurs : Utiles pour les grands espaces, ils permettent de réaliser des tâches lourdes comme le labourage ou le transport de matériaux ;
  • Tronçonneuses : Nécessaires pour la coupe d’arbres ou de grosses branches, importantes pour la gestion des arbres et la sécurité ;
  • Pulvérisateurs : Utilisés pour l’application uniforme d’engrais ou de pesticides.

Les fournitures et matériaux

  • Plantes : Le choix des plantes doit correspondre au climat local et aux préférences des clients ;
  • Terreau : Essentiel pour la plantation, il doit être de bonne qualité pour assurer la santé et la croissance des plantes ;
  • Engrais : Indispensables pour nourrir les plantes et améliorer la fertilité du sol ;
  • Paillage : Utilisé pour retenir l’humidité, réduire les mauvaises herbes, et améliorer l’apparence des parterres de fleurs.

Les relations avec les fournisseurs

Il est essentiel d’établir des relations solides avec des fournisseurs fiables pour assurer un approvisionnement régulier et de qualité en plantes, matériaux et équipements. Négocier des tarifs préférentiels et des conditions de livraison peut également contribuer à réduire les coûts et améliorer la rentabilité.

L’investissement dans la Qualité

Investir dans un équipement de haute qualité est plus économique à long terme, car il nécessite moins de réparations et peut résister à une utilisation régulière et intensive. L’entretien régulier de l’équipement est également crucial pour assurer sa longévité et sa fiabilité.

materiel du paysagiste

Le matériel du paysagiste

Les assurances en matière de paysagisme et la réglementation

L’assurance pour les paysagistes est un élément essentiel de la gestion des risques dans cette profession, bien que l’obligation d’assurance varie selon la nature des travaux effectués . Les clients sont très demandeurs en tous les cas :

L’assurance responsabilité civile professionnelle

Même si elle n’est pas toujours obligatoire, la souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle est fortement recommandée pour les paysagistes. Cette assurance couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de l’exercice professionnel. Sans cette protection, les paysagistes devraient assumer seuls les coûts des dommages et des réparations résultant d’un sinistre, ce qui pourrait avoir des conséquences financières graves.

L’assurance décennale selon la Loi Spinetta

Pour celles et ceux qui réalisent des travaux de construction, tels que des murets, des bassins en dur ou des escaliers extérieurs, la loi Spinetta du 4 janvier 1978 impose la souscription d’une assurance décennale. Cette assurance est cruciale car elle couvre les dommages qui apparaissent jusqu’à 10 ans après l’achèvement des travaux, offrant ainsi une protection à long terme contre les défauts de construction et les dommages structurels.

De plus, pour les véhicules automoteurs comme les tondeuses autotractées, une assurance spécifique est requise. La conduite de certains engins nécessite également une formation spécifique, telle que le CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite En Sécurité) ou la FIMO (Formation Initiale Minimale Obligatoire).

Le respect de l’environnement

Depuis juillet 2022, la réglementation concernant l’usage des produits phytosanitaires dans les espaces verts et lieux de vie a été significativement renforcée en France. Ce changement législatif est un développement important pour les professionnels du paysage, y compris les paysagistes. Le décret publié par le gouvernement étend les interdictions d’utilisation de produits phytosanitaires chimiques, déjà en vigueur pour les collectivités depuis 2017 et pour les particuliers depuis 2019, à de nouveaux espaces. Ces interdictions concernent les jardins des copropriétés, les parcs privés, les cimetières, les campings, mais aussi les zones commerciales, les espaces verts sur les lieux de travail, les établissements d’enseignement et de santé, ainsi que certains équipements sportifs comme les pistes d’hippodrome, les terrains de tennis sur gazon, et les golfs.

Pour les équipements sportifs de haut niveau, une dérogation est prévue jusqu’au 1er janvier 2025, conditionnée à l’absence de solutions techniques alternatives permettant d’obtenir la qualité requise pour les compétitions officielles.

Quel statut juridique social et fiscal choisir pour devenir paysagiste ?

Pour choisir le statut juridique, social et fiscal adapté à la création d’une entreprise de paysagiste, il est important de considérer plusieurs options, chacune ayant ses propres avantages et spécificités. Voici un aperçu de ces différentes options :

L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

  • Fonctionnement et avantages : L’EURL fonctionne de manière similaire à la SARL, mais de façon simplifiée. L’entrepreneur est l’associé unique et gérant de l’entreprise. Ce statut n’impose pas de seuil de chiffre d’affaires, permettant ainsi à l’entreprise de croître sans se préoccuper du changement de statut ;
  • Protection du patrimoine : L’EURL, en tant que personne morale, protège le patrimoine personnel de l’entrepreneur en cas de difficultés financières ;
  • Coûts et fiscalité : Le coût de constitution est relativement abordable, et en matière de fiscalité, l’EURL peut opter pour l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés. L’associé gérant est soumis au régime des travailleurs non-salariés.

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

  • Caractéristiques et flexibilité : La SASU est une SAS avec un associé unique, offrant une grande flexibilité dans la rédaction des statuts et le fonctionnement de l’entreprise ;
  • Protection et fiscalité : Elle offre une distinction claire entre les biens personnels et professionnels, protégeant ainsi le patrimoine de l’entrepreneur. La SASU est soumise à l’impôt sur les sociétés, mais il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu ;
  • Régime social du dirigeant : Le dirigeant de la SASU bénéficie du statut d’assimilé salarié, ce qui lui donne droit à certaines protections sociales, dont le chômage.

La micro-entreprise, à éviter pour les paysagistes ! Optez pour le régime réel classique de l’EI

  • Incompatibilité avec le régime agricole : La micro-entreprise n’est pas adaptée pour les activités de paysagisme, car elles sont souvent considérées comme des activités agricoles et relèvent donc de la Mutualité Sociale Agricole (MSA).
  • Restrictions légales : Les activités de jardinier et paysagiste ne peuvent pas être exercées sous le statut de micro-entreprise en raison de leur rattachement à la MSA.

A noter que l’EIRL n’existe plus depuis 2022 puisque la séparation des patrimoines en entreprise individuelle est réalisée d’office de nos jours.

Ainsi, et pour conclure ce sujet, afin de créer une entreprise de paysagiste, les statuts juridiques comme l’EURL, la SASU et l’EI offrent différents avantages en termes de flexibilité, protection du patrimoine personnel, et options fiscales. Chaque option doit être soigneusement évaluée en fonction des besoins spécifiques et des objectifs de l’entreprise. En revanche, le statut de micro-entreprise est généralement inadapté pour cette activité en raison de ses restrictions liées au régime agricole.

C.S

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